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Sur les traces d'un orignal

durée 23 juin 2011 | 15h00
François Drouin
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
François Drouin
Le 13 juin dernier, j'ai publié un texte intitulé « Un orignal dans la ville ». Suite à ce texte, j'ai reçu le 20 juin dernier, un courriel d'une lectrice qui réside au Parc Cartier à Rivière-du-Loup, Isabelle Ouellet. À mi-chemin entre histoire et reportage, j'ai pris grand plaisir à lire le texte. Du bonbon! Avec son accord, je vous le recopie ici, en entier. Une belle histoire, si bien racontée, je ne vais pas me faire égoïste. C'est donc avec plaisir que je vous partage cette petite tranche de vie qui met en scène deux amateurs de promenades matinales.

Bonjour,

La semaine dernière en parcourant le journal Info-Dimanche, mon regard s'est arrêté sur la photographie d'un certain orignal errant dans la ville de Rivière-du-Loup (je sais que l'animal de la photographie n'est pas le même que celui vu en ville, j'ai cru voir quelques différences.). Et bien, j'ai des petites nouvelles encore un peu fraîches pour vous,  je sais que j'ai mis quelques jours avant de trouver le temps de vous écrire, mais voilà, c'est fait. De ce fait, lundi le 13 juin dernier, cette bête normalement installée en pleine forêt est sortie du quadrilatère où elle a été vue. Oui, cet orignal un peu coquin s'éparpille en ville. Je vous raconte mon histoire vraie et à peine nuancée par mon imagination...

En ce beau lundi matin pluvieux du 13 juin, je me lève bien avant le chant du coq pour aller prendre ma traditionnelle marche. Un moment que j'apprécie grandement, car la ville est à cet instant calmement endormie et sans bruit. Les véhicules absents du boulevard laissent mes pensées déambuler librement. D'ailleurs, pour rendre ce début de journée un peu sombre plus agréable, une douce pluie vient tambouriner mon parapluie rouge, assez voyant merci!

Tout à coup, au moment où j'arrive au coin arrière du Salon de Quilles 600, un bruit inhabituel se fait entendre. Ce n'est pas le roulement des boules sur l'allée que mes oreilles perçoivent, ni le rythme infernal de la musique du Clair de lune qui est déjà terminé depuis quelques heures. C'est plutôt un claquement nerveux des sabots d'un animal. Sur le coup de l'émotion, mes yeux ont de la difficulté à croire à cette vision. Suis-je bien réveillée? Oui, c'est certain, c'est lundi et la semaine de travail recommence. Mais revenons à ma réelle vision. Venant d'une lointaine campagne, je peux vous dire que ce n'est ni une vache, ni un cheval, quand même je connais ces animaux et je ne renie pas d'où je viens. C'est encore moins un chameau ou un dromadaire, malgré le passage en ville d'un cirque dernièrement. Il s'agit bel et bien d'un jeune orignal tout droit sorti des jupes de sa mère. Certes, je ne pratique pas la chasse, toutefois, je peux en reconnaître un, sa tête n'est pas ornée d'une longue crinière, son pelage brun n'est pas imprimé de taches et aucune bosse ne pointe sur son dos. Alors, impressionnée et ayant une certaine crainte, je me recule afin de le laisser passer à quelques pas de moi, en essayant de me faire discrète avec mon fameux parapluie rouge.

Avec un air un peu paniqué, il se dirige vers les maisons où il se rend vite compte que les issues possibles restent presque inexistantes avec ces terrains bornés par des clôtures ou des haies. Le voyant aller derrière chez moi et ne me sentant pas de taille, je pense à mon rang de carottes et  aussi à mes petits pois verts qui sont semés et poussent jusqu'à maintenant bien droit, le resteront-ils? Mais oui voyons, ce cher orignal manque un peu de longueur dans les pattes et n'ose pas sauter la clôture. Toujours nerveusement, il prend la direction du Garage 4-Saisons et puis non, il s'arrête derrière une remorque stationnaire et semble dans une impasse. Un tantinet curieuse, ne l'ayant pas vu poursuivre sa course, je reviens furtivement sur mes pas et par la même occasion les siens et je le vois de nouveau arrêté en pleine réflexion. Pas pour longtemps, parce qu'il voit un certain parapluie rouge et dans son cas, cela lui enlève toute envie de réfléchir longuement sur la trajectoire à suivre. Il coupe à ce moment au plus court pour se diriger finalement vers la rue Léveillé.

Malheureusement, je ne peux vous révéler s'il a décidé de faire un arrêt au garage ou au guichet parce que je suis sage et j'ai choisi la direction opposée pour poursuivre ma marche. Néanmoins, je me dis qu'il a probablement déniché un petit boisé où il retrouvera les siens ainsi que les moustiques bien sûr.

Cette mésaventure racontée à ma façon soit avec un brin d'humour, et un soupçon de mon imagination est vraie et me laisse encore aujourd'hui bien impressionnée d'une pareille rencontre en pleine ville. Évidemment, je ne suis pas le «Chaperon rouge», on pourrait dire à la limite «la dame au parapluie rouge». Je n'ai pas rencontré le loup, mais plutôt l'orignal et je n'avais pas de panier rempli de bonnes galettes et de miel. De plus, il n'a pas essayé de me croquer, j'ai seulement craint qu'il bousille mon coquet jardin de ville. Enfin, l'histoire se termine bien si j'ose le croire.

Merci simplement d'avoir pris de votre temps pour lire ma petite histoire, j'aurais sûrement pu faire plus simple pour vous divulguer la nouvelle, mais j'aime écrire et j'avais le goût de m'amuser avec les mots. Merci aussi de pardonner mes petites fautes, l'heure est tardive et je voulais que mon histoire vous arrive un jour...

Au plaisir !!!

Isabelle Ouellet
Résidante au Parc Cartier

commentairesCommentaires

1

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  • LP
    La Palice
    temps Il y a 13 ans
    Chanceuse Madame que ce ne fut un taureau!
    Votre parapluie rouge l'aurait certainement excité
    et vous n'auriez pas eu à craindre pour vos carottes ou petits pois, mais pour votre propre personne.
    Enfin!
    C'était un jeune orignal et à cet âge, tous savent que l'expérience fait défaut. Méfiez-vous cependant puisqu'il peut revenir avec ce panache intimidant.
    Aussi vous conseillerais-je de changer la couleur de vore parapluie....à moins que!