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Uranium

durée 9 novembre 2022 | 08h00
Pierre Sénéchal
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Pierre Sénéchal

Élément radioactif naturel d’une toxicité élevé qui offre à l’humanité le pouvoir incommensurable d’engendrer le bien ou le mal. Bref le genre de truc que l’humanité n’a jamais eu le début du commencement de la sagesse d’utiliser avec prudence et parcimonie.

Je suis un enfant de la guerre froide, de la guerre des étoiles aussi, ce qui est, j’en conviens, beaucoup plus romantique. Mais lorsque j’étais enfant, dans les années 80, l’uranium est rapidement devenu dans l’imaginaire collectif le symbole d’un pouvoir absolu. Un genre de Graal minéral qui procure à la fois puissance et droit de vie ou de mort sur tout. Dans un climat étrange de tensions préapocalyptiques, la guerre froide pouvait se résumer à un duel d’orgueil nucléaire entre les deux super puissances de l’époque : Les États-Unis et l’Union soviétique. Un truc autrement plus anxiogène que la série du siècle entre le Canada… et la Russie, et ce même si ça se déroulait sur la glace.

La guerre froide, c’était la polarisation avant les médias sociaux. Les bons Américains et les méchants Russes et surtout, la menace imminente de la fin du monde. La fin du monde dans un apocalypse nucléaire. Le film de Nicolas Meyer (The day after) en 1983, diffusé par la chaine américaine ABC en était un avant-gout tout aussi horrible que douteux. La suite on la connait : L’URSS s’est complètement décomposée et les États-Unis se sont complètement disloqués dans une folie capitaliste qui en a fait un pays immensément riche, peuplé de pauvres.

RADIOACTIVITÉ

Uranium source d’énergie renouvelable et lorsque sous contrôle, d’énergie propre. Fort heureusement un élément absolument indispensable pour la médecine dans la prévention, les soins et la guérison de bon nombre de maladies, dont le cancer. Fou quand on y pense de voir ce minerai qui tue, mais qui, à petite dose, sauve des vies. Moi, enfant de la guerre froide, qui doit remettre sa vie entre les mains de la radioactivité en 2013, pour prolonger ma vie. Aucun choix possible, je suis malade, mes enfants sont trop jeunes, la vie est trop belle… La guerre est trop froide.

NUCLÉAIRE

Relatif au noyau de la cellule (Biologie) et relatif au noyau de l’atome (Physique). Même une famille peut être considérée comme nucléaire. Non, mais, le pouvoir des mots quand même. Pour ma part je tiens en compte que, comme l’uranium, chaque humain comporte sa part d’énergie positive, mais également sa part de toxicité. L’important est de voir ce que chacun de nous fera de cette énergie. À l’automne 2013, en revenant de l’unité d’oncologie de l’hôpital de Rimouski, j’écoutais exclusivement du Voivod dans mon auto, band mythique québécois mettant en scène un personnage et un univers postapocalyptique fascinant. J’étais sur la route, sur la voie de la guérison et j’entendais Snake hurler ‘’I am a nuclear creature, for atomic fight’’. Je revenais à la maison pour retrouver ma famille nucléaire, assuré de gagner la guerre… qui était tout sauf froide. Pour cela, merci, Marie Curie.

 

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