Encore
Pierre Sénéchal
Encore une année qui s’achève, les dernières journées s’égrenant comme le sable dans l’encolure du sablier, un peu trop rapidement sans qu’on ne puisse rien y faire. La fin d’une année c’est comme la fin d’une grande histoire; curieuse impression que le temps se compresse et rafistole un maximum d’éléments pour conclure adéquatement le récit. L’enjeu est toujours le même. Au bout du compte on manque cruellement de temps pour bien conclure les histoires. En ce sens, 2022 n’aura pas été différente des autres années.
Écœurants
2022 aura été une année chargée et éprouvante à plusieurs égards. Une pénible sortie de pandémie qui nous aura laissé collectivement et socialement brisés, isolés les uns des autres plus que jamais. Mais 2022 aura surtout été l’année des écœurants, dans le sens large du terme. Écœurants comme Poutine qui mène une guerre sale et fratricide contre ses frères Ukrainiens. Écœurants comme Trump, Bolsonaro et quelques autres débiles qui auront été fort heureusement chassés du pouvoir. Écœurants aussi comme Bezos, Musk et autres ultra milliardaires de ce monde qui se sont affreusement enrichis durant la pandémie, profitant de la vulnérabilité des gouvernements, de la population et des marchés pour capitaliser de façon sauvage laissant derrière un écart abyssal entre eux et le reste du monde. Un monde qu’ils ont même tenté de quitter quelques instants dans un délire de tourisme spatial. Mais la gravité a ceci d’implacable, elle ne s’achète pas et surtout, elle sait toujours ramener la merde vers le sol … parce que la merde, c’est de l’engrais, et que l’une des rares qualités de ces salopards c’est qu’ils sont biodégradables. Ils doivent donc revenir sur Terre, inévitablement.
Futur simple
Le futur simple, c’est l’expression d’un état ou d’une action à venir qui n’a pas lieu au moment de l’énonciation. 2023 est si proche et encore à construire. Je la vois arriver trop rapidement, certes, mais porteuse d’espoir, comme une opportunité unique de se réinventer, de donner la lumière aux gens inspirants, aux leaders positifs, à ceux qui pensent différemment … Je vais le dire franchement : aux jeunes!
Aussi, j’aimerais souhaiter une très joyeuse année à tout le monde, même aux écœurants. Je reprends ainsi le vœu d’Armand Vaillancourt le 22 décembre 2014. Ce n’est pas anodin. Les salopards sont des gens blessés qui, à coup sûr, en blesseront d’autres. 2023 devrait à mon sens être l’année internationale de la réparation humaine. L’année où nous devons donner plus d’amour aux écœurants, aux gens détestables, plus de soins aux gens souffrants et blessés, plus d’attention aux gens seuls et brisés. Bien sur c’est utopique tout ça, idéaliste, mais cela peut s’incarner au quotidien par une foule de petits gestes, un regard, un sourire. Les petites choses qui s’accumulent commandent les grands changements.
Ce monde est brisé, cette planète est mourante…. Pourquoi ne pas faire de la prochaine année une ultime tentative de réparation, encore ?
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