Nous.
Pierre Sénéchal
Samedi soir, la salle paroissiale de Cacouna s’était pomponnée pour accueillir une quatrième et dernière représentation du spectacle le Rockonteur d’Éric Gagné. L’artiste vivant depuis plusieurs années à Montréal revenait chez lui, en résidence, pour y présenter cet été un spectacle intimiste, une performance à la fois musicale et théâtrale comme ça, au cœur du village, avec le village dans son cœur.
Équipe
Le grand rêve de Gagné, c’était de bonifier l’offre culturelle à Cacouna, un cadeau pour les gens de la place mais aussi pour les visiteurs un peu curieux. Grand amateur de hockey, l’auteur-compositeur-interprète, en gars d’équipe, s’est entouré de coéquipiers talentueux (Le Sonar et Sparages) et a pu bénéficier du support inconditionnel de la municipalité de Cacouna et de la MRC de Rivière-du-Loup. Le résultat? Le Rockonteur gagne sa série en quatre salles combles devant un public ravi et touché par la performance inspirée du natif de Cacouna. Une victoire «en équipe», clin d’œil à l’une de ses chansons. Un moment touchant du spectacle.
Game
Le Rockonteur, c’est réellement Éric Gagné qui se raconte à cœur ouvert sur la scène. Il est drôle, touchant, parfois sérieux, mais surtout authentique. Il aborde, en monologue et en chanson, des sujets délicats comme la mort d’un proche, l’alcoolisme, l’Alzheimer. Il nous parle aussi de son enfance à Cacouna, de son frère, de son amour du hockey et surtout de son amour tout court, son inséparable Annie. En fait, dans le Rockonteur, il y a beaucoup d’amour, et ce besoin de l’artiste de revenir à ses racines, de parcourir à nouveau sa terre natale et de respirer l’air salin du fleuve en prenant bien soin de transporter son public avec lui.
Samedi, en faisant mon entrée dans la salle bien remplie, mon regard s’est posé sur l’horloge : 7h40. Un détail amusant quand on y pense parce qu’à la conclusion du spectacle un peu plus tard sous une salve d’applaudissements bien méritée, l’horloge indiquait encore 7h40. Ce samedi, le temps s’était arrêté à Cacouna pour faire place au Rockonteur. Le temps avait filé ou s’était défilé, qui sait? Chose sûre, les gens présents ne l’ont pas vu passer.
Qu’à cela ne tienne. À la toute fin de cette dernière représentation, Éric Gagné nous apprenait que le Rockonteur allait devoir poursuivre le match en prolongation pour une supplémentaire le samedi 12 aout à 19 h 30. Une vraie dernière chance cet été de vivre l’expérience, c’est ce qu’on appelle une solide passe sur la palette. Vous allez par le fait même découvrir quel uniforme Éric Gagné porte dans sa ligue de garage. Non, ce n’est pas le chandail du Canadien. C’est un autre uniforme de la LNH, qui convient parfaitement à l’auteur-compositeur-interprète talentueux qu’il est. Pensez-y bien, c’est l’évidence même pour un musicien.
Chapeau Gagné. J’ai vraiment aimé.
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