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Ile

durée 14 août 2024 | 14h43
Pierre Sénéchal
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Pierre Sénéchal

Une ile, c’est un lieu, une étendue de terre complètement entourée d’eau. C’est aussi un concept, une métaphore… encore plus pour la psychanalyse qui réfèrera à l’intériorité, l’instance psychique à laquelle se rattache la conscience et qui permet d’une certaine manière la communication avec le monde extérieur. Ce que la psychanalyse freudienne définit comme le moi, l’ultime refuge de la psyché, oserais je dire de l’âme ?

Insulaire

Chaque été, autant que faire se peut, j’aspire à redevenir insulaire et inexorablement le périple conduit directement à l’Île-du-Prince-Édouard, «la terre la plus belle que l’on puisse imaginer» s’était exclamé Jacques Cartier foulant en 1534 la terre rouge et respirant l’air vif et parfumé des sapins baumiers.

Cette ile, c’est mon ultime refuge. Le lieu de tous les possibles, mais surtout le berceau de nos souvenirs familiaux les plus précieux récoltés au fil de nos nombreux séjours à l’IPE. Marie-Claude et moi y avons développé avec le temps un véritable sentiment d’appartenance autant par le bonheur renouvelé de nos visites que par l’infinie gentillesse des insulaires. Également la paix et l’apaisement que nous y retrouvons au gré des plages, des grands espaces et de la parfaite harmonie qu’offre l’ile que les Micmacs, avant tout le monde, désignaient sous le nom de Epekwitk, qui signifie le Berceau des vagues.

Intérieur

Le véritable repos qu’un séjour à l’Île-du-Prince-Édouard me procure au fond c’est, tout aussi étrange que cela puisse paraitre, de pouvoir y retrouver une parcelle de moi-même en un lieu où je suis ni plus ni moins qu’un étranger. J’ignore si cette sensation s’est développée au fur et à mesure ou si elle était présente lorsque j’y ai mis le pied la première fois, mais je peux affirmer hors de tout doute qu’une partie de cette ile a trouvé refuge en moi. D’où le besoin d’y retourner continuellement…

L’écrivain Jacques Chancel disait «chacun de nous porte en lui ces propres iles, refuge contre la bêtise, la laideur et la sourde contrainte d’un ordinaire non désiré». Encore une fois cet été, cette réflexion prenait tout son sens.

Une ile c’est un lieu, c’est un refuge et c’est aussi en métaphore que la langue anglaise arrive à exprimer merveilleusement bien… Island, I-Land, le territoire en moi.

 

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