X
Rechercher
Nous joindre

Avoisinant

durée 7 février 2025 | 15h58
Pierre Sénéchal
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Sénéchal

J’habite un quartier qui, au fil des saisons, du vent et des caprices du temps, a fini par m’habiter infusant en moi et m’imprégnant de ses plus belles couleurs. Mon quartier il est un peu à l’image de mes voisins de ces 30 dernières années, Robert et Lucie, des gens d’une immense gentillesse, bienveillants, dont la présence discrète a très certainement contribué à embellir ma vie et celle de ma famille. Une force tranquille qui tel le doux vent salin du fleuve était porteur d’un sentiment rare, celui de la sérénité. Sans qu’on se voisine pour autant, leur présence discrète a contribué à mon bonheur et ce n’est pas peu de le dire.

Voisin

L’instinct grégaire pousse l’humain à vivre harmonieusement en communauté, façon de se rassembler et de se donner un sentiment d’unité, de sécurité et de force pour affronter l’adversité et les nombreuses misères qui s’abattent sans cesse sur nos vies. Cette solidarité basée sur la confiance du voisin et l’engagement réciproque que nous entretenons à son égard est le fondement des sociétés libres dans lesquelles nous évoluons, d’autant qu’elles aspirent désespérément à le rester, ce qui actuellement n’a jamais été aussi incertain.

Or justement, cette solidarité de longue haleine peut se voir fragilisée et éprouvée par l’arrivée d’un mauvais voisin. Simplement dit, l’arrivée tonitruante du nouveau président américain est assurément annonciatrice d’un climat de méfiance et d’hostilité par le manque de respect, de considération et d’amitié qu’il démontre pour ses plus proches voisins comme quoi rien n’est acquis en ce bas monde.

La grossièreté et la haine perpétuelle qui habitent l’idiot en chef des États-Unis convergent avec une inquiétante monté de l’extrême droite qui se dédouane et se normalise non seulement aux É.-U., mais un peu partout dans le voisinage.

Perplexe

Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre récemment Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, affirmer dans une malheureuse diatribe antifédéraliste que les revendications du président américain étaient légitimes parce que nous avions été au fil des ans de bien mauvais voisins. J’aimerais rappeler à Monsieur St-Pierre Plamondon que lorsqu’il choisit de donner raison à un criminel, raciste, misogyne et historiquement belliqueux à notre endroit, il démontre une bien curieuse compréhension du concept de mauvais voisin. Pour le reste, ce déferlement de mépris de la part du président idiot et atrabilaire représente une agression sans précédent contre le monde libre et l’humanité dans son sens le plus noble.

Résister

Présentement j’ai mal à mon Amérique, je la sens complètement métastasée par la haine, le mensonge et le fascisme… et ça me tue. Je suis pourtant originaire d’Estcourt, un quartier de Pohénégamook scindé en deux par la frontière Canada – État-Unis. Certaines maisons dont celle de mon oncle était même traversée par la frontière, le salon au Canada et la cuisine aux États. Une anomalie qui symbolisait bien le bon voisinage de ces deux nations libres à une époque où l’on croyait naïvement que le fascisme, telle la peste bubonique, était éradiqué à jamais. Parfois, dans un quartier paisible, arrive un voisin indésirable qui peut à lui seul déposer une ambiance morose et acrimonieuse et c’est très exactement ce qui arrive actuellement au sud de la frontière avec une bande d’idiots et de débiles qui ont pris possession de la maison blanche lui donnant des airs d’asile psychiatrique pour notre plus grand malheur. Reste à espérer un réveil de nos voisins du sud…
 
«L’existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile» - Paul Valéry

«Un mauvais voisin est une calamité, un bon voisin est un véritable trésor» - Hésiode

«Tu veux connaitre la vérité sur ton compte ? Alors, offense ton voisin» - Proverbe tchèque
 

 

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.