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Les Mystères Lescope (3)

durée 28 avril 2016 | 08h02

…Pendant toute cette scène, Albert était resté planté au milieu du hall, les yeux rivés sur les feuilles qu’il avait qualifiées de « testament ».  Les quatre autres le rejoignirent et Marion tendit la main.

—On peut voir? demanda-t-elle.

—Je vais lire ce que je peux, répondit Albert d’une voix sourde.  Mais…

Il hésita un instant puis ajouta :

—Il n’y a qu’une page qui soit écrite en langage clair.  Pour le reste, ce n’est que du charabia.

Marion s’avança d’un pas et lui arracha les feuilles des mains.

—Assez niaisé, dit-elle.  Je n’ai pas l’intention de moisir ici.

Et sans reprendre son souffle elle commença à lire :

« VOICI MES DERNIÈRES VOLONTÉS.

« JE SAIS TOUT LE MAL QUE CHACUN DE VOUS PENSE DE MOI, VOUS QUI AVEZ BIEN VOULU RÉPONDRE CE SOIR À MON INVITATION.  JE SAIS QUE VOUS ME HAÏSSEZ ET QUE CHACUN DE VOUS A SOUHAITÉ MA MORT…  SI VOUS LISEZ CECI, C’EST QUE QUELQU’UN A RÉALISÉ SON SOUHAIT… »

Marion s’arrêta de lire et regarda tour à tour chacun de ses compagnons.  Albert et Thomas semblaient changés en statues.  Robert et Vanessa se tenaient la main comme deux adolescents effrayés. 

—Voyons, c’est impossible… commença Robert.  Mais il se tut aussitôt. 

Dans le grand hall, un silence très lourd descendit sur les cinq invités de Lescope.  Il y eut des regards furtifs, interrogatifs.  Le cercle s’élargit un peu, comme si chacun voulait s’éloigner des autres.  Même Vanessa et Robert ne se tenaient plus la main.

—Je continue? demanda brusquement Marion.  Et sans attendre, elle reprit sa lecture :

« J’AVAIS PRÉVU CETTE ÉVENTUALITÉ.  MAIS JE SUIS PLUS SAGE QUE VOUS TOUS.  JE SAIS QU’IL FAUT BIEN MOURIR UN JOUR…  ALORS JE VOUS AI PRÉPARÉ UNE PETITE SURPRISE :  J’AI FAIT DE VOUS MES HÉRITIERS.  CEPENDANT IL VOUS FAUDRA MÉRITER VOTRE HÉRITAGE.

AVANT TOUT JE VOUS AVISE QUE LE MANOIR EST ACTUELLEMENT BOUCLÉ.  TOUTES LES PORTES EXTÉRIEURES ET LES FENÊTRES SONT FERMÉES PAR DES SERRURES INVIOLABLES QUI S’OUVRIRONT TOUTES SEULES DANS EXACTEMENT 24 HEURES.  TOUTES LES LIGNES TÉLÉPHONIQUES SONT COUPÉES, ET UN DISPOSITIF EMPÊCHE TOUTE COMMUNICATION INFORMATIQUE OU CELLULAIRE.  VOUS TROUVEREZ DANS LA SALLE À MANGER ATTENANTE UN BUFFET BIEN GARNI SI VOUS AVEZ FAIM.  TOUTES LES CHAMBRES, TOUTES LES PIÈCES DU MANOIR LESCOPE SONT À VOTRE DISPOSITION…  POUR 24 HEURES!

—Qu’est-ce que c’est que cette histoire?…

—Nous sommes prisonniers?…

Thomas et Albert avaient parlé en même temps.  Thomas courut vers la grande porte donnant sur l’extérieur : elle était close, et c’était un épais panneau de chêne massif.  Albert dégaina son cellulaire, tapota quelques secondes l’écran tactile puis murmura :

—Pas de signal.

Pendant ce temps, Vanessa et Robert avaient ouvert tour à tour plusieurs portes qui donnaient, outre le bureau de Lescope, sur des chambres, une salle à manger, une salle de billard, une vaste bibliothèque…

—Toutes les fenêtres sont grillagées, dit Robert.

—Il doit bien y avoir…  commença Vanessa;  mais Marion l’interrompit brutalement :

—Ne vous fatiguez pas.  Si ce rat de Didier dit que nous sommes bouclés pour 24 heures, c’est que nous sommes bouclés pour 24 heures.  Nous le connaissons assez pour savoir qu’il n’a rien laissé au hasard.

—En tout cas, c’est vrai qu’il y a un impressionnant buffet dans la salle à manger, dit Robert en montrant une porte ouverte.

Bizarrement, cette simple remarque déclencha un fou-rire général.  La tension tomba un peu.

—Espérons seulement que rien n’est empoisonné, murmura Albert en reprenant son souffle.

—Ne craignez rien, répondit Marion…

Autre arrêt, amis lecteurs.  Pensez-vous qu’effectivement certains éléments du buffet sont empoisonnés?  Si oui lesquels?  Pourquoi Marion semble-t-elle certaine qu’il n’y a rien à craindre?  Et qu’y a-t-il dans la suite du « testament » de Didier Lescope?  À LA SEMAINE PROCHAINE POUR LA SUITE!

 

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